Histoire
L'Histoire de Bertrand commence, comme celle de beaucoup de croisés, en occident. Quatrième fils d'un petit châtelain landais, au sein d'un grand royaume continental, Bertrand n'a jamais attendu grand chose de la vie, ni prestige, ni richesses, ni grandeur. En fait, au départ, Bertrand aurait dû devenir prêtre en tant que petit cadet de la famille, et seule sa personnalité turbulente et hyperactive le sauva d'une vie passée dans un cloître.
Comme beaucoup de jeunes nobles, Bertrand suit donc le chemin classique de ses pairs. Il devient page, puis écuyer, et est enfin adoubé chevalier en servant auprès d'un baron bien plus riche et bien plus puissant que sa petite famille. Les seigneurs du Montcassel n'ont jamais été vraiment connus ou puissants. « Montcassel » lui-même, veut simplement dire « Château du Mont », le truc sur lequel ils ont bâti leur ouvrage militaire.
Malheureusement, ce sont des événements très personnels qui vont toucher le tout jeune Bertrand. En grandissant, il se trouve devenir un bien beau jeune homme, bien bâti, malgré une taille assez trapue. Bertrand est un jeune homme calme, habile, dévoué, mais qui est parfois victime de ses passions, de crises de folie et de paranoïa. On peut aisément qualifier Bertrand de bipolaire.
C'est ainsi qu'une affaire avec une des jolies filles du baron qu'il sert va vite se terminer en tragédie digne d'une pièce de théâtre lorsqu'il se retrouve à se battre en duel avec le promis de celle qu'il convoite. Bertrand parvient à le battre au combat, certes, mais au dernier moment, alors qu'il est usage de relever son adversaire, le jeune chevalier sort sa dague et la plante dans la visière du casque de son rival, le tuant sur le coup. Le meurtre est atroce, d'autant plus atroce que Bertrand s'est fait des films tout seuls ; La jeune fille ne l'a jamais aimée, elle a toujours été terrifiée par lui et ses sautes d'humeurs.
Une vendetta est déclarée entre la famille du Montcassel et la famille du rival massacré au combat. Il va falloir finalement que le baron intervienne pour éviter que ses vassaux ne livrent une guerre privée. Bertrand accepte de faire pénitence, et pour cela, il ne lui reste qu'une chose à faire : Partir en Terre-Sainte.
C'est donc un jeune homme sans un sou, qui fait le long chemin jusqu'à Héden et le tombeau du Prédicateur Thaddeus. Mais rien ne lui donne envie de retourner en son pays. Rien. C'est un endroit froid, misérable, où il n'a jamais rien réalisé à part patrouiller des chemins de terre boueux, à surveiller des manants qui travaillent sur des terres peu arables, entouré de gens qui le haïssent pour ce qu'il considère n'avoir été qu'une victoire à la loyale dans un duel. Il décide donc de rester en Terre-Sainte, prête hommage à un grand seigneur local et le sert en tant que chevalier. Son quotidien se transforme alors en joutes, en rixes constantes dans les tavernes, et à parfois, attaquer des caravanes de Muharibs innocents, masqué, pour faire quelques menus pillages.
Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que, petit à petit, une femme va tomber folle amoureuse de lui. Et pas n'importe laquelle : Emma de Basseville. Bien que celle-ci est bien plus puissante que lui, bien plus belle et issue d'un puissant lignage, les problèmes mentaux de la jeune fille, sa co-dépendance et ses troubles affectifs, vont la pousser à devenir totalement attachée, jusqu'à la maladie, avec ce petit chevalier issus d'on ne sait où. Profitant de la mort du frère aîné Guillaume de Basseville, Bertrand s'empresse d'amener la jeune femme toute entichée devant l'autel d'un prêtre pour faire un mariage, dans le dos de tous les seigneurs. Un retournement de situation totalement inattendu, et si horrible que certains vont jusqu'à se battre pour demander l'annulation de l'union.
Mais c'est impossible, pour les canons de l'Église. Du jour au lendemain, ce minable fils de châtelain, qui n'aurait jamais dû quitter ses champs où il pleut tout le temps, est devenu un prince de Terre-Sainte... En théorie du moins. Dans la pratique, la plupart des gens respectent Emma plus qu'ils ne respectent Bertrand. Et si celui-ci n'est pas dénué de qualités, il reste un homme très sanguin, qui a du mal à se faire respecter, et de ses sujets, et de ses supérieurs. Beaucoup ne le voient que comme le jouet d'Emma, qui le mène à la baguette comme elle veut.
Bertrand est un très bon combattant et un bon administrateur. Mais il n'a aucune connaissance dans les usages de la cour. Il est mauvais intriguant et n'est pas du tout diplomate. Il n'éprouve aucune haine particulière envers les muharibs, et est même très ami avec l'un d'eux.